LECLERC AU MAROC



 Création le 17 décembre 2014

© Didier Corbonnbois "L'odyssée de la colonne Leclerc"

À 17 ans, Philippe de Hautecloque, fortement inspiré par l'exemple de Lyautey l'Africain, opte pour la carrière militaire. Il sort major de Saint-Cyr. Deux demandes lui seront nécessaires pour obtenir son affectation au Maroc. Marié le 11 août 1925, il rejoint le 8 ème Spahi à Taza trois jours plus tard.

Rapidement remarqué  pour ses qualités d'instructeur, il parfait sa formation tout en assimilant la culture de l'Afrique maghrébine. L'insécurité qui règne au Maroc à cette époque lui promet bientôt de l'action. Il doit pourtant attendre deux longues années à l'école des officiers marocains de Dar el Beïda avant d'être affecté au 38 ème Goum. Isolé, en pleine zone d'insécurité, il partage le commandement du poste de M'Zizel dans le Haut Atlas avec le lieutenant Lecomte, officier des Affaires Indigènes. En plus du Goum,  le bordj est défendu par un maghzen d'une centaine de semi-réguliers et quelques partisans.

Les débuts sont difficile pour ces deux fortes personnalités, confrontés à la tâche délicate de pacification d'une zone insoumise. Mais là aussi, le temps fait son œuvre ; une solide amitié lie ces deux officiers du "bled" qui partagent leur vie entre l'instruction, l'administration du secteur et leur passion commune pour la chasse.

Le 13 juillet 1930, le lieutenant de Hautecloque donne sa mesure : "accroché" à quelques kilomètres de Taguendoust par des Chleus (Tribu berbère du sud marocain - région de Sous), il met en fuite un djich (bande armée exécutant des raids et souvent des pillages) de plus de 250 hommes, perdant dans l'action un sous-officier et treize goumiers. Le djich est intercepté plus loin et anéanti par les hommes du lieutenant Lecomte. Une action brillante, qui vaut au jeune cavalier sa première citation.

Malgré l'efficacité de ce solide duo, le goum est dissous pour "raisons disciplinaires" ; les deux officiers ont semble-t-il une conception trop personnelle de certains aspects du règlement. Puni de huit jours d'arrêt, le lieutenant de Hautecloque est muté au 1er régiment de Chasseurs d'Afrique. Il quitte le Maroc pour la France le 10 juillet 1930.